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Pintilie est né le 9 novembre 1933 à Bucarest (Roumanie). Selon d'autres sources, il serait né à Tarutino, village aujourd'hui en Ukraine. Il est diplômé de l'Institut d'Art Cinématographique et Théâtral (I.A.C.T.). Entre 1956 et 1959, il réalise des dizaines de reportages, retransmissions en direct et émissions théâtrales. De 1956 à 1972, il monte une trentaine de pièces classiques et contemporaines. Un bon nombre de ses spectacles sont invités dans différents festivals. En 1972, après une série de mises en garde, son spectacle «Le Revizor» est interdit. Il s'installe alors à Paris, où il met en scène, entre autres, «Turandot» en 1974, au Théâtre de Chaillot, avec Andréa Ferréol, puis, au Théâtre de la Ville, des pièces de Tchekhov, Ionesco, Gorki, Ibsen, Pirandello, Strindberg.
Un nom peu connu en France mais pourtant très présent. Régulièrement sélectionnés au Festival de Cannes, ses films ont, pour beaucoup, été co-produits par la France, notamment par Martin Karmitz via sa société Mk2.
L'oeuvre de Lucian Pintilie peut être considérée comme un échantillon représentatif de la culture roumaine. Ses films dépeinent avec justesse et beaucoup de lucidité une bonne partie de la Roumanie moderne.
Cette Roumanie qu'évoque Pintilie est moche: paysages sales, industries délabrées, enfants éclopés, directeurs communistes convertis en hommes d'affaires véreux, soldats ridicules, asiles déprimants, nomenklatura toujours omniprésente, moeurs imbibées de petite ou de grande corruption...
Pintilie saisit bien sa Roumanie si balkanique: telle une mine sans avenir, aux galeries condamnées, à la veille d'être asphyxiée. C'est en tout cas l'allégorie sociopolitique à laquelle nous convie le cinéaste. Les vieux dirigeants encroûtés refusent d'admettre la cruelle vérité de leur échec, rejettent la faute sur des boucs émissaires, deviennent cyniques. Les travailleurs, quant à eux, se contentent de perpétuer leur petite vie de misère, prêts, cependant, à obéir aux nouveaux maîtres...
Quelque part entre Fellini le Romain et Kusturica le Bosniaque, Pintilie le Roumain nous propose une oeuvre à la fois poétique et politique qui le range à côté de cinéastes de la trempe d'Angelopoulos, de Jancso ou de Wajda. Toujours noir, pessimiste, cinglant, il semble cependant vouloir se détacher quelque peu de la lourdeur tragique du Chêne, laissant pointer çà et là un humour étonnamment léger et qu'on ressent comme une brise rafraîchissante. | | |
| | LA RECONSTITUTION (1969)
Avec George Constantin, Emil Botta
Après avoir occasionné de sérieux dégâts suite à une bagarre, deux lycées reçoivent comme punition de reconstituer leur action devant une caméra afin de réaliser un film éducatif. | 
| LE CHENE (1992)
Avec Maia Morgensterne, Razvan Vasilescu.
Bucarest, 1988, avant la chute du régime de Ceausescu. Alors qu’elle vient de perdre son père, Nela décide de quitter Bucarest, préférant enseigner dans une petite ville de province. Non soumise, pleine de rêves et d’optimisme, elle y rencontre un individu comme elle, Mitica, médecin à l’hôpital. | 
| UN ETE INOUBLIABLE (1994)
Avec Kristin Scott Thomas, Claudiu Bleont
Dans les années 20, en Roumanie, la jolie femme du capitaine Dumitriu dédaigne les avances d’un général . Cela vaut à la famille Dumitriu d’être mutée dans une garnison isolée de l’autre côté du Danube. Pour venger des garde-frontières roumains massacrés par des contrebandiers macédoniens, le capitaine reçoit l’ordre e faire fusiller des villageois bulgares. Entre les otages et sa femme naît une intense sympathie. | | | 
| TROP TARD (1996)
Avec Razvan Vasilescu, Cécilia Barbora.
Dumitri Costa, procureur stagiaire, se voit confier sa première enquête lors de la mort suspecte d’un mineur de la vallée de Jiu, en Roumaine. Il tombe amoureux d’Alina, jeune ingénieur topographe, qui l’aide dans ses recherches. Deux autres mineurs sont tués dans une galerie fermée depuis longtemps. L’enquête menée par Costa avec acharnement commence à déranger les autorités locales… | | | 
| TERMINUS PARADIS (1998)
Avec Costel Cascaval, Dorina Chiriac.
C’est l’été dans la périphérie de Bucarest, Norica, jeune serveuse et Mitou, porcher, se rencontrent, se provoquent, jouent à qui boira le plus. Le lendemain, Mitou ne se rappelle plus de rien. Que s’est-il passé entre eux ? En tout cas il est amoureux, mais Norica doit épouser Gili, son amant et patron. Sa passion pour Norica va le pousser à des actes extrêmes, et surtout inconcevables pour la société dans laquelle ils vivent. | | | 
| L'APRES-MIDI D'UN TORTIONNAIRE (2002)
Avec Radu Beligan, Gheorghe Dinica et Loana Ana Macaria
Lors d'un après-midi ensoleillé, un ancien tortionnaire roumain, Frant Tandara (Gheorghe Dinica) reçoit la visite d'une jeune journaliste accompagné par un ancien détenu politique. Tous deux tentent d'obtenir des révélations sur son passé.
Cet ex-tortionnaire des prisons communistes les attend à la gare de Giurgiu avec un air timide et gauche. Il a accepté de lever le voile sur ses souvenirs mais ses confessions ne se font pas dans un discours conséquent et direct. Le tortionnaire fait appel à tous les moyens pour escamoter les parties vraiment difficiles de la confession. Sous l'insistance du journaliste, il finit par se raconter : l'assassinat de son père à l'âge de 15 ans, ses années passées en prison et ses tortures exercées sur des détenus politiques. Ses troublants secrets sonnent comme autant de révélations alarmistes sur la situation actuelle de la Roumanie. | | | 
| NIKI ET FLO (2003)
Avec : Victor Rebenguic, Razvan Vasilescu, Dorina Chiriac Nicolae Ardelean, vieux colonel à la retraite et sa femme, Poucha, enterrent leur fils Mihai, mort accidentellement. Entourés de leurs proches et amis, soutenus par leur fille unique Angela et son mari, le vieux couple parvient à faire face à la terrible épreuve. Angela, elle, attend deux choses : un enfant et un visa pour s’installer aux Etats-Unis avec son mari, informaticien.
Les deux jeunes gens placent beaucoup d’espoir dans ce départ, d’autant plus qu’ils sont encouragés par les beaux-parents d’Angela, les Tufaru. Florian Tufaru, dynamique et entreprenant, conseille vivement au jeune couple de laisser la Roumanie d’aujourd’hui, qu’il estime insignifiante et sans avenir, pour aller vers des horizons plus prometteurs, outre-atlantique. |
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