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La Roumanie de l'après 89
L'immédiat après 1989 connaît un processus de démocratisation accompli en plusieurs étapes : mise en place d'une véritable Constitution en 1991, les élections présidentielles et législatives de 1990. L'équipe des communistes réformateurs, soudée pendant plusieurs mois contre les manifestants de Bucarest, dénonçant une usurpation de la révolution, se déchire. Petre Roman, Adrian Severin et Victor Babiuc quittent le Front de Salut National. Petre Roman passe dans l'opposition et forme son parti qui reçoit en 1996 l'aval de la Internationale socialiste, Ion Iliescu est ainsi amené à s'allier avec le Parti Socialiste du Travail avec le Parti de la Grande Roumanie (extrémiste et nationaliste), et avec le Parti de l'Union Nationale Roumaine. Cette alliance ternit l'image de la Roumanie à l'étranger et envenime les relations roumano-hongroises. L'Union Démocratique des Magyars de Roumanie revendique ainsi l'autonomie territoriale des départements où la population hongroise est majoritaire. En 1996, après des négociations difficiles la Roumanie et la Hongrie ont signé un traité de bon voisinage, soucieuses et conscientes de l'urgence d'une politique d'intégration dans les structures euro-atlantiques.
La Roumanie s'engage fermement dès 1993 dans une voie d'ouverture vers l'Ouest et demande l'intégration à l'Union Européenne. Cette politique extérieure tournée vers l'Ouest poussera le président Iliescu à se démarquer des extrémistes.
Le groupe de technocrates réformateurs de Petre Roman constitue un des éléments de l'opposition lors des élections de 1996, qui portera à la présidence le candidat Emil Constantinescu, de la Convention Démocrate de Roumanie, et à la Chambre des Députés les partis d'opposition associés au parti magyar.
La victoire des démocrates et le résultat de l'évolution politique du pays mais aussi le signe d'une grave crise économique et sociale. La transition s'est faite au profit d'apparatchiks qui ont utilisé leurs réseaux d'information et une partie détournée du capital de l'Etat et des aides étrangères, s'enrichissant rapidement au vu d'une population de plus en plus pauvre qui a conservé du communisme un sens de la justice sociale. Cette population compte sur la compétence économique et sur l'éthique de ceux pour lesquels elle votera en 1996. En outre, elle espère une aide occidentale. Cette population est aussi en quête d'une identité nationale, qui passe souvent par une réappréciation positive de la spiritualité et de l'Eglise orthodoxe ou par des revendications de principe vis-à-vis des voisins comme l'Ukraine, la Russie et la République Moldave. Bucarest entend obtenir une condamnation du pacte Ribbentrop-Molotov. Les relations avec les proches voisins ne semblent pas stabilisées comme les rapports avec l'Ouest.
Le mandat des démocrates (1996-2000) a déçu à son tour par le manque de volonté et l'incapacité à s'attaquer efficacement à la corruption. La volonté du pouvoir de se conformer aux exigences du FMI et de la Banque Mondiale a été perçue par la population dans la seule perspective de son niveau de vie, qui ne s'est pas amélioré.
Les élections de 2000 ont de nouveau porté au pouvoir Ion Iliescu. Ce choix a été motivé non seulement par la nécessaire élimination de son contre-candidat extrémiste Vadim Tudor (chef du Parti de la Grande Roumanie) mais aussi par l'évolution du PDSR et de son chef, Ion Iliescu.
 
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