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La révolution de décembre 1989

Il y a toutefois dans le parti une aile réformatrice, silencieuse officiellement, sensible à la perestroïka. Ion Iliescu, le futur premier président de l'après 1989, en fait partie. La répression ne touche pas ces "réformateurs", mais les personnalités libérales et démocrates qui osent s'exprimer en 1987-1989 ( Doina Cornea devient la figure emblématique de la résistance). L'on assistera désormais à un déferlement de critiques et de condamnations venant de l'extérieur alimentées par la "systématisation" (projet visant à effacer toute différence entre villes et campagnes par la destruction du village) et la destruction d'une partie du vieux Bucarest, pour créer une cité utopique dépouillée de vestige anciens et d'un passé religieux.
Au printemps 1989 un document signé par six anciens dirigeants du parti, diffusé sur BBC, désavoue la conduite politique et économique des affaires par Ceausescu "La Roumanie est et demeure un pays européen et doit, en tant que tel, progresser dans le cadre établi à Helsinki. Vous avez commencé à transformer la géographie du pays, mais vous ne pourrez transporter la Roumanie en Afrique". Cette conclusion du document est un constat de sous-développement, résultant de la gestion des Ceausescu.
Mais si la Roumanie, tout comme la Bulgarie semble se figer, après la chute du Mur de Berlin il suffira d'une semaine en décembre 1989 pour qu'une révolution élimine le couple Ceausescu et porte au pouvoir des communistes réformateurs (les figures de proue sont Ion Iliescu et Petre Roman). Les manifestations débutent à Timisoara, où l'armée tire sur la foule. Des questions sont restées sans une réponse complète : le degré de préparation d'un coup d'Etat par Iliescu et son entourage, avec ou sans l'aide des Soviétiques, le rôle de l'armée qui le 22 décembre veut se démarquer des forces de la Securitatea et se solidarise avec le peuple le rôle joué par les agences de presse de Yougoslavie et de Hongrie, qui ont fortement dramatisé les événements, est certain. Les insurgés de Bucarest prennent la radio et la télévision nationales, le dictateur et sa femme seront arrêtés puis "jugés", condamnés à mort et exécutés le 25 décembre.
Ces journées de confusion se soldent à la fois par une mutation radicale du régime souhaitée par les démocrates, tout en répondant à la volonté de changement d'équipes de la part des communistes réformateurs. Des figures nouvelles s'imposent donc à côté des communistes réformateurs (comme Corneliu Manescu, Silviu Brucan , Gelu Voican) : Doina Cornea, Ana Blandiana, Mircea Dinescu.

 
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