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Le nouveau Président s’exprime sur la corruption .....

, la purge des services secrets, ou la redéfinition des axes stratégiques de la politique étrangère roumaine. Il se déclare favorable à des législatives anticipées...

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Adevarul : Vous avez eu, juste après l’installation du Gouvernement, plusieurs sorties publiques qui semblaient être des ordres donnés au nouveau Cabinet. Il était alors question de la réduction urgente de la fiscalité, de la nomination rapide des préfets et de l’augmentation des retraites. On dirait que vous voulez être aussi Premier Ministre.
Traian Basescu : Je suis un homme politique qui a soutenu ces objectifs durant la campagne. Ils ont contribué largement à mon succès. Je ne peux oublier que l’Alliance est au gouvernement parce que, en tant que candidat, j’ai dit de ce que le gouvernement devait exactement faire. Ainsi, deux jours après mon installation au poste présidentiel, je ne me suis pas dérobé aux responsabilités que je devais assumer. Ces mesures sont souhaitées par la société et, en qualité de Président, je communique au gouvernement les points de vue de la société roumaine. Je crois que je ne fais rien de mal ni d’anticonstitutionnel.


Vous donnez l’impression que le gouvernement actuel a besoin d’être poussé dans le dos.
Et vous pensez que ça lui fait mal ? J’ai dit que je serai un Président impliqué.


Pour le gouvernement s’ouvre une période fort difficile, au regard de la majorité parlementaire fragile sur laquelle il s’appuie. Si l’actuel cabinet démontre qu’il ne peut faire passer aucune loi importante en raison d’une majorité trop peu solide, allez-vous demander l’organisation d’élections anticipées ?
Je soutiens l’organisation des élections anticipées parce que le gouvernement est dans une situation très difficile. Cependant, comme j’avais l’obligation constitutionnelle de négocier avec les partis pour réaliser une majorité, je l’ai fait, quitte à intégrer le PUR. Il est extrêmement difficile pour le Premier Ministre d’avoir, dans la structure gouvernementale, un parti qui était l’allié du PSD durant la campagne et qui, maintenant, revendique des préfectures. Il est très difficile pour Calin Popescu-Tariceanu d’expliquer, tant aux électeurs qu’aux deux partis de l’Alliance, comment il peut donner une place de préfet à un membre d’un parti qui nous était très hostile durant la campagne. Ou comment peut-on mettre en place un préfet qui a soutenu la désignation de Nicolae Vacaroiu et d’Adrian Nastase aux présidences des Chambres. Le PUR doit, avant toute chose, corriger cette erreur pour devenir crédible.


C’est-à-dire ?
Nous devons déclencher les procédures parlementaires pour changer les deux présidents des Chambres, et clarifier ainsi la position du PUR. Bien sûr, il était très important de former le Gouvernement, mais je crois que M. Tariceanu va devoir discuter sérieusement pendant cette collaboration, afin d’organiser le fair play entre les partis qui forment l’Alliance.


Dans quelles conditions seraient organisées les élections anticipées ?
En situation de crise. Nous ne sommes pas encore dans ce genre de situations, et elles ne doivent pas être provoquées tant que le Gouvernement arrive à remplir ses objectifs, mais, personnellement, je suis partisan des élections anticipées immédiates pour échapper à la solution immorale nommée PUR. C’est une solution politique que j’ai négociée parce que nous devions installer un gouvernement, mais elle me paraît manquer de moralité. Ainsi, j’ai mis en priorité l’intérêt de l’installation d’un gouvernement et la mise en place des premières mesures phares qui devront produire leur effet dès 2005. C’était une priorité qui a été réalisée, et si M. Tariceanu se montre adepte de la solution des élections anticipées, il aura tout mon soutien.


Vous vous êtes déclaré très content de la composition initiale du Gouvernement qui incluait aussi Cristina Parvulescu, candidate à la tête du ministère de l’Intégration. Elle s’est fait rejetée par les commissions parlementaires pour la prestation lamentable lors des audiences. Etait-elle plus compétente à la Mairie de Bucarest ?
Elle était compétente dans son domaine. Elle a très bien géré les crédits extérieurs et la Mairie a dirigé et dirige encore 700 millions d’euro projets. Probablement, ceci n’a pas suffit à contenter les attentes des parlementaires quant à la question de l’Intégration. Les confusions qu’elle a faites, le manque de fermeté, n’ont pas pu l’amener à un avis positif et, probablement, ma proposition a été une erreur. Pourtant c’était quelqu’un qui, une fois l’institution apprise, se serait très bien débrouillée. C’est une jeune personne très courageuse.


Avez-vous un regret concernant le ministre des Transports, Gheorghe Dobre, accusé d’avoir facilité l’arrivée des mineurs à Bucarest entre le 13 et le 15 juin 1990 ?
Non. C’est exagéré. Dobre est un transporteur reconnu. Il n’a rien eu à voir avec les minériades puisque la ville de départ, Petrosani, ne fait pas partie de la Région de Craiova où il était, à l’époque, directeur. L’ordre de constituer des rames de trains à la disposition des mineurs a été donné par le Ministre des Transports à la Régionale Timisoara et non pas à la Régionale Craiova. C’est la Régionale Timisoara qui a mis les trains à disposition. Je peux vous dire qu’en septembre 1991 Dobre a été le directeur de la Régionale qui a arrêté les trains à Craoiva. J’ai déjà eu une discussion avec le président de l’Association des victimes des minériades. Je ne suis pas l’avocat de Dobre. Si l’on constate qu’en 1990 il a eu un comportement incorrect, il faudra juger sa légitimité au Gouvernement. C’est exactement ce qui va se passer. Ce que je sais avec certitude, c’est que le ministre des transports de l’époque a ordonné à la Régionale Timisoara de mettre à disposition de mineurs des trains à partir de Petrosani. Et Petrosani ne fait pas partie de la Régionale Craiova mais Timisoara.


Services secrets, défense : l’heure de la « lustration » ?
Lors des visites rendues au siège des Services secrets, vous n’avez pas dit clairement si vous alliez changer leurs directeurs ou non...
Certains seront changés et d’autres non. Ne me demandez pas des noms. Ma décision dépend des services d’informations et non de choix influencés par la politique. Je ne dirais pas que les trois grands services secrets SRI, SIE et STS se soient impliqués dans les jeux politiques. Ils ont d’ailleurs eu un comportement de service neutre. Mais, en même temps, je suis obligé d’évaluer leurs performances et en conséquence de faire les changements là où cela sera nécessaire.


Quand est-ce que vous allez remplacer les directeurs visés ?
Les directeurs de services ne peuvent pas être changés comme les directeurs d’entreprises. Les chefs des Services d’un état de l’OTAN ont besoin de temps pour être remplacés. Ils doivent faire les visites de courtoisie à leurs homologues des principaux services avec lesquels ils ont collaboré pour ne pas produire de ruptures au sein de ces collaborations.

Qui sera le nouveau conseiller présidentiel en matière de défense ?
Je devrai le nommer le plus vite possible. Pour l’instant étant donné la difficulté du domaine et de la tâche, je le ferai en liaison directe avec les services d’informations et l’armée. Il est difficile de trouver un conseiller pour la Sécurité. Il sera automatiquement l’interlocuteur de Condoleeza Rice et de Colin Powell. Il faut trouver la solution acceptée par tout le monde. On ne peut pas désigner un conseiller auxquels les services d’informations ne fassent pas confiance. Il y a eu à Cotroceni des conseillers à la Défense qui n’ont jamais rencontré aucun des chefs des services secrets ou qui ne recevaient pas d’informations. C’est une chose bien difficile, je ne me précipiterai pas. J’ai eu une solution acceptée par tout le monde - Vasile Blaga, mais le besoin de le nommer Ministre d’Intérieur m’a déterminé à renoncer à lui en tant que conseiller à la défense. Au moment où je le trouverai, je le ferai savoir. J’ai toute une liste de propositions mais ne me demandez pas de noms. La confiance que j’accorde moi-même aux personnes est aussi un élément clef. Et cela n’a été facile avec personne.


Priorité à la lutte anti-corruption
Un des grands thèmes de votre campagne électoral a été la lutte contre la corruption. Vous avez même annoncé qu’elle fera l’objet de l’attention du Conseil Supérieur de Défense du Pays (CSAT) Quelles mesures anti corruption allez-vous proposer au CSAT ?

Pour l’instant, dans chacun de mes déplacements dans les institutions concernées je me suis contenté d’exprimer clairement, après les élections, la priorité de cette lutte anti corruption. Je vais continuer, dans les jours qui viennent, lors de mes entretiens au Parquet Général et au Parquet National anti corruption, où je veux insister sur le fait que la corruption est loin d’être seulement le problème des institutions concernées, mais est aussi un problème de sécurité nationale. Lors de la première séance du CSAT, je vais placer ce problème dans la liste des objectifs de sécurité nationale. Et il n’y a pas que les partis et les hommes politiques qui devront le traiter comme tel. Les services d’information ont l’obligation de contribuer, par des informations, à atteindre la vérité des preuves qui permettront d’envoyer ceux qui ont confondu les institutions de l’Etat avec des institutions à leur disposition là où est leur place.


Quand allez-vous convoquer le CSAT ?
En février, car les chefs de nombreuses institutions s’installent, à présent. Il est question du ministre de la Justice, de celui de l’administration et de l’intérieur. Ils ont besoin d’un minimum de temps pour analyser la situation et déterminer quels sont les leviers et les hommes qui peuvent déclencher cette lutte contre les structures de type mafieux. Je suis un président qui, à l’heure actuelle, a des informations. Toute la communauté des affaires par réseaux clientélistes est déboussolée. Ils ne comprennent pas comment ils n’ont pas réussi à) introduire au gouvernement un seul homme. Les groueps d’intérêt qui ont été habitués à travailler avec le Gouvernement comme annexe de leurs intérêts ont déclenché la grande bataille des secrétaires d’Etat qui doivent être leurs hommes à eux, pour qu’ils aient des points d’appui dans les structures gouvernementales. Comme j’ai réussi au niveau du Cabinet je suis convaincu que nous avons des chances de réussir et qu’au niveau des secrétaires d’État, nous pouvons couper les ponts par lesquels ces groupes jouent de leur influence. Dans la première séance du gouvernement à laquelle je participerai, j’en avertirai les ministres. D’ici à fin janvier je choisirai une réunion de l’exécutif à laqeulle participer. Je demanderai qu’à l’ordre du jour figure une question à la demande du président, avant de passer au CSAT.


Comment voyez-vous l’avenir politique des partis qui vous ont soutenu en campagne ? En tant qu’observateur indépendant, croyez-vous que le Parti national libéral et le Parti démocrate doivent fusionner ?
Au fond de mon cœur, c’est à ça que je pense, si je disais le contraire, je mentirais. Je vais essayer d’être un président de tous les Roumains, mais je crois qu’on devra en arriver là. Une fusion doit avoir lieu. Un seul parti. Après leurs congrès respectifs, les deux partis devraient, d’ici à mai, analyser la solution de la fusion et en décider. Ce sujet ne pourra pas être effacé de l’ordre du jour des deux congrès.


En ce qui concerne le Parti social démocrate (PSD), quel interlocuteur préféreriez-vous avoir en face de vous : Adrian Nastase ou Ion Iliescu ?
Aucun des deux. Ion Iliescu est un politicien respectable, mais il ne comprend l’avenir de la Roumanie que jusqu’à un certain point, il a du mal a en tracer les contours. Adrian Nastase a élevé le système de gouvernement de type mafieux au rang de politique d’Etat et je ne peux pas le considérer comme un partenaire de dialogue. Le PSD devrait se moderniser. Ce serait un bénéfice pour la Roumanie, si le PSD prenait la décision de se moderniser. Il reste un parti qui, en raison de la domination absolue des Cozmanca, Hrebenciuc, Dan Ioan Popescu, Ion Iliescu, Adrian Nastase, n’a pas évolué. Ponta n’a pas la force, bien qu’il fasse des vagues. Pour que le besoin de modernisation soit compris, il doit venir de la tête, de l’autorité, de gens comme Ion Iliescu et Adrian Nastase, à conditions qu’ils comprennent que leur mission est de stimuler la modernisation du parti, pas de gagner les élections internes. Si le PSD y parvient, il peut devenir un parti viable.


La solution dans le scandale RAFO : séquestre des biens de ceux qui l’ont dévalisée
Dans la campagne électorale vous savez promis que la raffinerie Rafo d’Onesti ne sera pas fermée. Le ministère des finances dit cependant que les mesures de discipline financière conduiront à déclarer la faillite de Rafo.

Je ne sais pas s’il est question d’en arriver là. Il faut immédiatement déclencher des mesures de conservation, car l’argent dont Rafo a été exonéré a été produit et s’en est allé dans les poches d’une certaine clientèle, qui a acheté avec des hôtels, des terres, des affaires. Or il existe chez nous comme ailleurs l’institution du séquestre sur les avoirs, qui doit fonctionner dans ce cas. Je peux vous dire - et je ne parle plus en qualité de candidat mais de président bien informé- que le dossier Rafo est arrivé à ce point là, du déclenchement des mesures conservatoires. Que des dispositions puissent être données au procureur en charge du dossier, pour qu’il le déchire en des tas de morceaux et les éparpille, c’est une chose qui ne pourra plus se passer. J’attends ma discussion au Parquet National Anti corruption (PNA) sans avoir la tentation de subordonner aucune institution, mais les institutions doivent connaître le point de vue du président de la Roumanie. Je vais demander immédiatement l’application des mesures légales, car les informations sur l’avancement du dossier montrent que ces mesures doivent être prises. L’objectif de l’actuelle administration n’est pas de fermer Rafo. A ma grande satisfaction, c’est une raffinerie qui l’an dernier n’a pas enregistré de pertes, mais on a enregistré des fuites énormes, des vols opérés par une clique qui a drainé de Rafo toutes ses ressources.


Qui sont les membres de cette clique ?
Laissons les institutions de l’Etat en parler, car si je donne des noms, on va dire que le président a coiffé les institutions ! Je n’hésiterai pas à donner aux institutions concernées ces noms, car elles aussi savent ce que je sais.


Continuez-vous à soutenir le projet Rosia Montana ?
Sincèrement, je le soutiens, il me parait réaliste et nécessaire. En même temps, après cette affirmation, j’ai reçu de nombreuses réactions négatives. Toutes ces réactions n’ont jamais apporté le moindre argument. Hier, j’ai discuté avec le directeur chargé de la Roumanie à la Banque Mondiale et je sais que des évaluations de ce projet sont en cours. Je ne me hâterais pas de dire qu’il doit être mis en oeuvre tant que les évaluations ne seront pas terminées. Je crois que pour la région concernée ce n’est pas une mauvaise solution. Mais c’est l’avis d’un homme politique et pas celle d’un spécialiste et je vous assure que je vais tenir compte du point de vue des spécialistes.


Une enquête parlementaire sur les fraudes électorales
Plus d’un mois a passé depuis le premier tour des élections, quand vous avez dénoncé des fraudes électorales. Allons nous savoir si les élections ont été truquées, comme vous l’avez promis ?

À la rentrée parlementaire, un enquête devra être ouverte car personne ne doit plus jamais penser qu’en Roumanie la volonté de l’électorat puisse être trompée. Or cela s’est passé lors du premier tour.


Vous avez soutenu la réorientation de la politique extérieure roumaine sur l’axe Bucarest -Washington - Londres. Avez-vous reçu une réaction de Bruxelles ?
J’ai eu des entretiens et j’ai donné les explications nécessaires et je crois qu’elles ont été comprises dans toutes les chancelleries. La Roumanie se trouve à la limite orientale de l’OTAN et de l’Union européenne, c’et une pays qui a le droit d’être un facteur de stabilité dans région de la Mer Noire, zone d’importance stratégique régionale maximale. Autour de la Mer Noire se trouvent aussi l’Ukraine, la Géorgie et la Moldavie : la Roumanie peut être un pays important pour la stabilisation de la zone et devenir un point d’attraction pour les pays qui pourraient devenir membres de l’OTAN et de l’UE. La Géorgie a d’ailleurs annoncé qu’elle avait l’intention de demander en 2006 à devenir membre Otan. Je ne vois pas pourquoi la Roumanie ne jouerait pas un rôle important dans la région. Le seul pays qui à l’heure actuelle a la force de soutenir une telle politique régionale, sont les Etats-Unis, aux côtés de la Grande Bretagne. Je voudrais que mon mandat permette d’apporte une contribution supplémentaire à la solution classique prônée jusqu’à présent, du genre « Allez, entrons dans l’OTAN ! » « Allons, entrons dans l’UE ! » Je crois que nous avons tous l’obligation, au-delà des variantes classiques, d’apporter notre contribution à un renforcement de la position de la Roumanie.

 
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