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La vie politique
 

 

La chute du régime dictatorial de Nicolae Ceausescu en 1989 a été pour la population roumaine un grand soulagement ; recouvrir sa liberté a signifié en même temps la naissance de grands espoirs d’avenir. Mais 45 années de communisme et l’empreinte qu’elle ont laissé, ainsi que la résistance des anciennes structures et mentalités, se sont avérées plus fortes que les avaient imaginées les analystes politiques, à l’intérieur du pays et à l’étranger. La période de "transition" a été donc plus difficile et douloureuse que prévu.
Ayant connu, depuis 1948, la domination d’un parti unique, la population a été "submergée" par l'apparition rapide de plus de 150 formations politiques. Les autorités de 1990 ont été fort généreuses quand aux conditions d'application du principe de pluralisme politique.
Les deux partis ayant dominé la scène politique roumaine dans l'entre-deux-guerres, partis historiques mis hors la loi en 1947, ont repris leur place ; il s'agit du Parti National Paysan et du Parti National Libéral (PNL). D'autres partis sont nés utilisant par exemple le critère ethnique : L'Union Démocratique des Magyars de Roumanie (UDMR). Les débuts des nouveaux partis politiques, et non seulement, ont été marqués par de fréquentes divisions, et re-unions, comme le Front du Salut National et le Parti National Libéral, image une vie politique instable acquise par la plus populaire révolution de l'Est.
Aux premières élections législatives du 20 mai 1990, 18 forces politiques ont eu des sièges au Parlement alors que 3 seulement avaient obtenu plus de 3% des votes : le Front du Salut National (66,3%), l'Union Démocratique des Magyars (7,2%) et le Parti Libéral (6,4%). Suite aux élections de 1992, 13 partis se sont partagé les siéges des deux Chambres. Le PDSR - parti majoritaire au Parlement - a formé le gouvernement appuyé par les forces de Gauche : le PUNR (Parti de l'Unité Nationale des Roumains) le PRM (Parti de la Grande Roumanie) et le PSM (Parti Socialiste Ouvrier). L'opposition s'est articulé dans le cadre de la CDR (Convention Démocratique Roumaine) et dans le cadre d'une alliance anticommuniste formée par quelques partis politiques et organisations civiques ayant à leur tête le PNCTD (Parti National Paysan Chrétien et Démocrate) le PNL, le PD et l'UDMR.
L'année électorale 1996 a prouvé la maturité de l'esprit civique et des nouvelles structures démocratiques en Roumanie. Qu'il s'agisse des élections législatives, parlementaires ou présidentielles, la majorité de l'électorat a opté pour le changement. L'opposition articulée autour de la CDR a été la grande gagnante au niveau local, et parlementaire. Le parti au gouvernement entre 1992 et 1996 a été la deuxième force, suivi par l'USD (alliance formée par le PD et le le PSDR). Emil Constantinescu, candidat de la CDR a remporté les élections présidentielles.
Le 27 novembre 1996, le chef du PNTCD, Ion Diaconescu, a été élu président de la chambre des députés et Petre Roman, alors chef du Parti démocrate, président du Sénat. La CDR, et l'UDMR, (forces de l'opposition jusqu'en 1996), cumulant plus de 60% des sièges au Parlement sont arrivés à un accord gouvernemental et à une solidarité parlementaire formée par les représentants des trois forces politiques. Pour la première fois l'UDMR, représentant ethnique magyar, a participé au gouvernement. Le PDSR, le PUNR et le PRM sont passés dans l'opposition. Le transfert du pouvoir, fait dans un esprit démocratique a représenté la première alternance au pouvoir dans la Roumanie post-communiste.
Emil Constantinescu a représenté, dans les temps troubles post-revolutionaires, une véritable opposition démocratique. Pour une opposition roumaine inquiète quand à l'évacuation des réminiscences communistes de la scène politique, Emil Constantinescu était la preuve de l'existence d'une opposition politique forte et structurée, palliant au doute sur le degré de démocratie qui animait le pouvoir et que ce pouvoir appliquait. Une part importante de cette opinion a vécu l'élection d'Emil Constantinescu comme une stabilisation politique pour la Roumanie, devenue désormais un Etat démocratique. La capacité réelle de l'opposition à se démarquer positivement, une fois au pouvoir, de ses prédécesseurs constitue un autre débat.

Il s’en est fallu de peu que les élections législatives et présidentielle de Roumanie, qui se sont tenues le 28 novembre, conduisent au scénario ukrainien. Selon l'opposition de centre droit, le parti social-démocrate de gouvernement a subtilisé 5% des suffrages par une opération de fraude à grande échelle. Le maire de Bucarest, Traian Basescu, leader de la coalition d'opposition Justice et vérité, a demandé l'annulation du scrutin, comme l'opposition l'avait fait dans l'Ukraine voisine. Cependant, la Cour constitutionnelle roumaine a validé les élections, et Traian Basescu a accepté de se présenter au second tour de l'élection présidentielle, prévue le 12 décembre.
Lors du premier tour, il a recueilli 34 % des suffrages face à son adversaire, le premier ministre Adrian Nastase, qui a obtenu 41 % des suffrages. L'enjeu de ces élections, qui continuent à secouer la Roumanie, est l'adhésion à l'Union européenne prévue en 2007.
Dauphin de Ion Iliescu, Adrian Nastase se trouve aujourd'hui à la tête d'un Parti social-démocrate hérité de l'ancien Parti communiste. Agé de 54 ans, il représente la jeune génération de la nomenklatura. En 1984, il était directeur d'études à l'Institut international pour les droits de l'homme de Strasbourg, à l'époque où Nicolae Ceausescu enfonçait la Roumanie dans la dictature. Après la chute de ce dernier, protégé par le président Ion Iliescu, le jeune Adrian Nastase a su se recycler pour assumer les fonctions de ministre des affaires étrangères avant d'être nommé, en 2000, au poste de premier ministre.
Au même moment, son adversaire, Traian Basescu, gagnait la mairie de la capitale roumaine. Malgré les blocages du gouvernement, cet ancien capitaine de vaisseau a réussi, en quatre ans, à changer le visage de la capitale. Bucarest ressemble de plus en plus à une ville européenne et montre des signes de richesse.
A l'image de ces deux adversaires irréconciliables, la Roumanie est divisée avant le second tour de l'élection présidentielle. D'un côté, la population urbaine, jeune et mieux informée, préfère le maire insoumis de Bucarest, qui promet de débarrasser la Roumanie de la corruption. De l'autre côté, le milieu rural, plus âgé, a choisi le camp d'Adrian Nastase, qui se présente comme le seul garant de l'adhésion de la Roumanie à l'Union européenne en 2007.

Après une nuit de suspens et de coude à coude entre les deux candidats à la présidence roumaine, le bureau électoral central annonce Traian Basescu vainqueur. L’ancien capitaine de la marine marchande, plusieurs fois ministre des transports et actuel maire de Bucarest, obtient, selon ces résultats, 51,75% des voix. Le nouveau Président Basescu veut pousser le gouvernement à aller de l’avant.

 

L'Organisation De L'Etat :

 

La Constitution, adoptée par l’Assemblée Constituante en novembre 1991, fait de la Roumanie un Etat de droit, démocratique et social. La dignité humaine, les droits et les libertés civiques, la justice et le pluralisme politique sont des valeurs suprêmes garanties par la Constitution (art. 1). La séparation des pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire) y est spécifié. La révision de la constitution peut être une initiative présidentielle sur proposition du gouvernement, ou une demande exprimée par un quart des députés et sénateurs, ainsi que par au moins 500.000 citoyens ayant le droit de vote.
La septième Constitution de la Roumanie a été adoptée le 21 novembre 1991 par le parlement (avec 414 voix pour et 95 contre) et validée le 8 décembre 1991, lors d'un référendum, par 77,3 % des votes exprimés. Les Constitutions antérieures ont été adoptées en 1866, 1923, 1938, 1948,1952 et 1965.


Le Parlement, formé par la Chambre des Députés (332 Députés) et le Sénat (137 Sénateurs), est élu au suffrage universel pour quatre ans ; il est l'organe représentatif suprême du peuple roumain et l'unique autorité législative du pays. Le Parlement se réunit en deux sessions ordinaires chaque année (février - juin et septembre - décembre). Il envoie les lois approuvées au Président qui peut les renvoyer au Parlement pour être reconsidérées, mais uniquement une fois, ou à la Cour Constitutionnelle pour vérifier leur conformité à la Constitution. L'initiative des lois appartient au gouvernement, au Parlement et à un nombre de minimum 250 000 citoyens ayant le droit de vote provenant d'au moins un quart des départements du pays.


Le Président de la Roumanie, élu au suffrage universel pour cinq ans, représente l'Etat roumain, veille au respect de la Constitution et au bon fonctionnement des autorités publiques. Il désigne un candidat pour la fonction de Premier Ministre et nomme le Gouvernement sur la base du vote de confiance accordée par le Parlement. Le Président est garant de l'indépendance nationale, de l'unité est de l'intégrité territoriale du pays. Le mandat présidentiel est de quatre ans et il est renouvelable seulement une fois. Il est le commandant des forces armées et président du Conseil Suprême de la Défense Nationale, organisme qui gère les activités liées à la défense et à la sécurité nationale du pays. Si le poste de président est vacant on nomme un président par intérim, le président du Sénat ou le président de la Chambre des six putés.


Le Gouvernement assure la réalisation de la politique interne et externe du pays et dirige l'administration publique. Le Gouvernement est responsable politiquement de toute son activité uniquement devant le Parlement.
L'Administration Publique des unités administratives - territoriales est basée sur le principe de l'autonomie locale et sur celui de la décentralisation des services publics.


Les Conseils départementaux, locaux et les Mairies, élus par vote direct, fonctionnent en tant qu'autorité administrative autonome et gèrent les affaires publiques. Le Gouvernement nomme un préfet pour chaque département et pour la municipalité de Bucarest.


L'Autorité Judiciaire comprend le Ministère Public, le Conseil Suprême de la Magistrature et les cours de justice. La justice est rendue grâce à la Cour Suprême de Justice, aux tribunaux départementaux et aux autres instances judiciaires. Les juges sont indépendants, intangibles et se soumettent uniquement à la loi. Le ministère public (qui exerce ses attributions par l'intermédiaire des procureurs constitués en parquets) représente la société et défend les droits et les libertés des citoyens et l'ordre légal. Le Conseil Suprême de la Magistrature, élu par le Parlement pour quatre ans, propose les juges et les procureurs pour qu'ils soient nommés par le Président de la Roumanie ; ce Conseil a aussi le rôle de cour disciplinaire pour les juges. La Cour Constitutionnelle se prononce sur la constitutionnalité des lois, veille sur les procédures et confirmant les élections présidentielles, les référendums.

 

La Politique Extérieure :

 

Après la chute du bloc de l'Est, la Roumanie s'est retrouvée dans un espace géopolitique changé. L'ex-Yougoslavie (au Sud-ouest) et l'URSS (à l'Est) se sont désintégrées. Pour la première fois depuis 1792, la Roumanie n'avait plus de frontière commune avec l'URSS (L'ex République Soviétique de Moldavie a proclamé en 1991 son indépendance ; sa population majoritaire étant roumaine on peut parler de deux Etats roumains sur la carte de l'Europe).
Dans une zone de crises, les Roumains ont tenté d'être un facteur d'équilibre, de stabilité et d'accord.
L'option majeure de la Roumanie postcommuniste a été sans hésitation l'intégration dans les structures européennes, option soutenue par toutes les forces politiques.
En 1993 la Roumanie est devenue membre du 32e Conseil de l'Europe.
Le 26 janvier 1994 la Roumanie a été le premier état de l'Est européen qui a signé le partenariat pour la paix lancé par l'OTAN et a pris part, à ce titre, à des exercices multinationaux, certains déroulés sur le territoire roumain, avec les Etats de l'OTAN en Angola, en Bosnie-Herzégovine et au Kosovo.
En 1996, on a accordé à la Roumanie, sur des bases permanentes, la clause de la nation la plus favorisée dans des relations commerciales avec les États-Unis, Etat avec lequel la Roumanie à tenter d'établir des relations préférentielles, notamment après la visite du président Clinton a Bucarest en 1997.
Après la signature des traités d'amitié avec les Etats voisins (la Bulgarie, la Hongrie, l'Ukraine, la Russie) des traités similaires sont en cours avec la République de Moldavie.
L'équipe politique mise en place en 2000 a oeuvré avec insistance dans le sens d'une rapide intégration dans les structures euro-atlantiques.
La Roumanie a des relations diplomatiques et consulaires avec 176 Etats et est membre de l'ONU et des organisations qui y sont rattachées.
La Roumanie a integré l'OTAN à la fin de l'année 2002 et en ce qui concerne la communauté européenne ce sera pour 2007.

 

La Défense :

 


Le Service Militaire est obligatoire pour les hommes ayant atteint l'âge de vingt ans (excepté les cas définis par la loi) et dure 12 mois, sauf pour le service militaire réduit, six mois. Les citoyens qui, pour des raisons religieuses, refusent le service sous les armes doivent effectuer pendant 12 mois des services utilitaires auxiliaires.
À partir de 2007, 5000 jeunes Roumains et Roumaines pourront faire de l’armée leur choix de vie.
L'armée comprend trois forces : l'armée de terre (120.000 hommes répartis en trois armées incluant 22 brigades : infanterie, tanks, artillerie et chasseurs ; l'armée de l'air (avec ses 45.000 hommes, elle comprend l'aviation militaire et les systèmes de surveillance antiaérienne du territoire) ; les forces navales (15.000 hommes, le commandement se trouve à Constanta et la principale base navale est Braila).
L'armée est dotée à présent de : 1373 tanks, 2089 véhicules blindés, 1448 pièces d'artillerie (calibre 100mm et plus), 362 avions de combat, 16 hélicoptères d'attaque, 188 hélicoptères de soutien au combat, 38 avions de transport, six frégates, trois corvettes 31 barques à torpédo et un destroyer.

 

Les Partis Politiques :

 

La chute du régime totalitaire de Ceausescu en 1989 a signifié la reprise d'une vie politique démocratique, selon le principe de pluralisme. Sur la scène politique ont réapparus des partis historiques (le PNL et le PNCTD) mais aussi de nombreuses formations plus petites, dont les plus "résistantes" se sont avérées le Front du Salut National (avec ses variantes FDSN, PDSR et PSD), l'UDMR, le PD et le PRM. Si la nouvelle démocratie a rendu possible l'existence de ces partis, elle n'a pas apporté aussi leur stabilité interne.
Concernant les partis historiques, on a pu remarquer un paradoxe : à l'intérieur de ces partis, les dissensions, les luttes internes, les rivalités personnelles ont été nombreuses ; ces formations ont aussi changé plus souvent de président.
Les partis nés après la révolution ont été plus stables quant à leur président. Le PSD a changé de président (Ion Iliescu) dans la mesure où celui-ci a été élu président de la Roumanie. L'UDMR a connu deux présidents et pour le Parti de la Grande Roumanie de Vadim Tudor un changement n'est même pas envisageable. Le PD a connu deux présidents, Petre Roman est aujourd'hui Traian Basescu.
Les libéraux, dès la création et jusqu'à leur premier Congrès, ont eu comme président Mircea Ionescu-Quintus, remplacé jusqu'en 1993 par Radu Campeanu ; En 1993 M. Ionescu-Quintus reprend ses fonctions au sein du parti et Radu Campeanu quitte le parti en 1994, formant "l'aile Campeanu". Mircea Ionescu-Quintus est resté à la tête du PNL jusqu'en 2001, date où les leaders libéraux se sont exprimés en congrès pour un chef plus dynamique dans la personne de Valeriu Stoica, celui qui avait eu l'idée de la présentation du Parti National Libéral aux élections de 2000 sur des listes propres, auparavant il faisait liste commune avec la Convention Démocratique Roumaine (CDR). Valeriu Stoica s'est à son tour retiré laissant la place à Theodor Stolojan.
Le Parti National Paysan Chrétien et Démocrate, parti né à l'entre-deux-guerres, remis sur la scène politique par Corneliu Coposu en 1989, choisit ce dernier comme président et porte-parole du parti. En 1995, il devait être réélu à la tête du parti, mais il s'est éteint un mois avant le congrès. Le président intérimaire, Ion Diaconescu, sera confirmé dans cette fonction lors du congrès de 1996. Après les élections de 2000, le PNTCD ayant perdu sa place de parti parlementaire, ses leaders ont décidé d'opérer des changements au sein du parti. Pour quelques mois seulement (en 2001) le rôle dirigeant est revenu à Andrei Marga. De nouvelles dissensions entre les leaders du parti, entre les différents groupes et le nouveau président ont conduit à la démission de ce dernier. L'ancien premier ministre Victor Ciorbea étant revenu en sein du parti, a été élu président, avec l'accord de Ion Diaconescu.
Le Parti Social Démocrate, héritier du FSN a plus changé de nom et de président. Le FSN, FDSN, PDSR et PSD ont eu pratiquement toujours au président Ion Iliescu, même lorsqu'il occupait le palais présidentiel. En 2000 par contre il y a eu un véritable transfert de pouvoir d'Adrian Nastase, l'actuel premier ministre.
Le Parti Démocrate est né de la séparation entre Ion Iliescu et Petre Roman, au temps du FSN ; jusqu'en mai 2001, à la tête du parti s'est trouvé celui même qui l'a créé, Petre Roman ; date à laquelle il a été remplacé par Traian Basescu, auquel les votes des membres du PD ont été favorables, grâce à son succès en tant que maire de Bucarest.
"L'Union Démocratique des Magyars de Roumanie" a connu un seul changement de président. Le premier ayant été Domos Geza, remplacé ultérieurement par Béla Marko.

 

Les Personnalités :


A côté des personnalités ayant marqué la scène politique roumaine à partir de 1989 : Ion Iliescu ; Adrian Nastase ; Petre Roman ; Traian Basescu ; Emil Constantinescu ; Corneliu Coposu ; Corneliu Vadim Tudor ; Theodor Dumitru Stolojan ; Mugur Isarescu ; Bela Marko ; Calin Popescu - Tariceanu.
Nous avons voulu présenter le roi Michel, dernier roi de Roumanie chassé en 1947 par les communistes ainsi que deux personnalités plus particulières, un pour sa triste renommée, le dictateur Nicolae Ceausescu et le second, rendu célèbre par Bram Stoker, Dracula (Vlad l'Empaleur)..

 

Les Sujets tabous :

Les mass-média occidentaux, aidés fortement par une presse roumaine d'une extrême liberté, et par la volonté du pays d'ouverture (dans le sens même d'une exhibition le décente et surtout désavantageuse pour l'image du pays), des tares du régime communiste, dont désormais étaient responsables les nouvelles équipes, ont construit, à partir de 1989, l'image d'un pays résumé à ses orphelinats, à ses chiens errants à ses problèmes avec la minorité Rrome et à ses mediants. On peut douter de la volonté des médias d'établir de dire simplement la vérité, car s'il est certain que la Roumanie est confrontée à ces problèmes, elle n'est pas seule en Europe Centrale et Orientale (l'URSS même connaît ces types de difficultés) et ses problèmes ne sont certainement pas restés au stade de 1989. Or les masses médias se sont acharnées à exploiter jusqu'à l'épuisement de ces clichés, dans une dramatisation croissante et sans le moindre souci de l'évolution de ces questions délicates. Face aux progrès enregistrés en Roumanie de ces sujets, le ton employé reste très dubitatif et le citoyen occidental ayant reçu l'information regarde toujours avec un certain mépris un pays somme toute, a hérité d'une situation dont on ne peut rendre responsable un peuple. C'est ce qui nous incite à aborder quelques-uns de ces sujets pour essayer d'établir quelle est la situation réelle aujourd'hui.

 

L'intégration Européenne :

 

 

L’intégration de la Roumanie à l’Union europeenne constitue pour la société roumaine un objectif stratégique fondamental. Cette option est étayée de la convergence des forces politiques et sociales visant le raccordement solide du pays au système de valeurs européennes, le développement de la société roumaine selon les principes de la démocratie et de l’économie de marché, a même d’assurer la stabilité sociale et la prospérité des citoyens et de la nation.

L’option pour l’intégration est directement corrélée aux processus de reformes qui ont lieu en Roumanie, aux attributs d’une société démocratique - l’Etat de droit et la prééminence du droit, pluralisme politique, création d’un milieu économique viable, fondé sur les principes et les mécanismes du système concurrentiel, caractérisé par une stabilité macroéconomique dynamique et compatible avec les structures, la législation et les mécanismes institutionnels de l’Union européenne.

Les décisions adoptées à Salonique (juin 2003) facilitent l’accès de la Roumanie vers l’intégration à l’Union européenne, la réalisation des objectifs fixés dans le processus d’intégration, conditionné pourtant de notre capacité de continuer la réalisation des avancées significatives concernant la préparation interne.

L’adhésion de la Roumanie aux structures européennes de sécurité - conçue dans l’esprit des valeurs promues par l’UE - influencera de façon décisive sa politique de sécurité et de défense, destinée à garantir la sécurité et la stabilité externe.

Dans le contexte ou, au moment de l’intégration, la frontière du Nord de l’Est de la Roumanie deviendra frontière externe de l’UE, la Roumanie devra assurer un management efficient de celle-ci, contribuant ainsi a consolider l’espace de liberté, sécurité et justice.

La Roumanie a participé à l’exercice de réflexion européenne en marge du futur de l’Europe, déroulé dans le cadre de la Convention, étant appelée à élaborer une vision cohérente concernant l’Union dont elle fera partie dans quelques années. Les débats nationaux ont conduit à tracer le contour d’une position de la Roumanie face au projet de Constitution européenne, qui ont été soutenue lors des négociations de CIG 2003, où la Roumanie a eu le statut d’observateur actif.

Durant la période qui précédera le moment de l’intégration, il revient au ministère des Affaires étrangères un rôle clé quant à rendre l’opinion publique consciente des bénéfices et des obligations qu’implique les statut de membre de plein droit de l’Union - par l’intermédiaire des stratégies nationales d’information/communication.

Le 25 avril 2005, à Luxembourg, la Roumanie a signé son traité d'adhésion à l'Union européenne et deviendra membre le 1er janvier 2007 en même temps que la Bulgarie. L’adhésion à l’UE une chance et un défi pour la Roumanie.

Le 26 septembre, la Commission Européenne donnait son feu vert à l’entrée de la Roumanie dans l’Union Européenne. S’ils n’ont pas caché les efforts encore à fournir, les messages officiels délivrés par les autorités locales affichaient une satisfaction et un optimisme que visiblement la société dans son ensemble ne partage pas autant. On peut y voir le signe d’un pays frileux comme celui d’une société civile en pleine ébullition, préférant le doute à la passivité béate. C’est manquer probablement dans les deux cas le véritable enjeu : Quel impact tangible pour les débats entre intellectuels en Roumanie?

Au 1er janvier 2007, la Roumanie et la Bulgarie rejoindront l’Union européenne. Avec ces deux Etats membres de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), la nouvelle Union comptera quatorze pays francophones, dont huit PECO. Cette prochaine adhésion renforce en Europe le poids de l’OIF, qui a trouvé en la Roumanie l’un de ses meilleurs avocats.

Une saine curiosité pousse les observateurs occidentaux à vouloir jauger les positions et impressions des futurs pays membres, par delà le langage diplomatique et les communiqués officiels: "Que pense la société civile?", s’interroge-t-on ainsi, partant du postulat qu’elle offre forcément le reflet le plus authentique et le plus représentatif d’un pays dans son entier. Est-ce le cas en Roumanie? Ses composantes renvoient en fait à des histoires et des réalités différentes des sociétés civiles occidentales, ce qui explique peut-être aussi la manière dont elles appréhendent la perspective de l’adhésion.

"A partir du janvier 2007, tous ceux qui parlent le roumain sont Européens" disait en octobre le Ministre des Affaires étrangères roumain lors de la première conférence des communautés roumaines en Europe, organisée à Bucarest. L'entrée de la Roumanie dans l'Union Européenne est reçue par une grande partie des Roumains à l'étranger comme un cadeau bien mérité par la Roumanie qui a rempli les conditions d'adhésion. A l’occasion de la dernière élection présidentielle, les politiciens de Bucarest ont senti l’influence de ces communautés sur la vie publique du pays.

Deux millions et demi de Roumains vivent et travaillent en dehors des frontières nationales. L’Europe reste leur destination favorite avec l’Italie, L’Espagne et l’Allemagne en tête de la liste des pays d’accueil. Qui sont ces Roumains qui sont déjà sur le marché du travail européen ? Quels sont leurs espoirs dans l’adhésion en 2007? Seront-ils suivis par un grand nombre d’émigrants à partir de 2007?

 
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