Comment imaginer plus belle déclaration d'amour à la langue française que le poème de Paula ROMANESCU “ J'ai cherché mes amis inconnus ” ? Le chant de l'alouette sans fin de BRANCUSI s'y mêle pour montrer que, de l'Est jusqu'à l'Ouest, existe une communauté où “ le langage n'est plus source de malentendus ”. Déjà plusieurs fois primée en France, Paula ROMANESCU a obtenu avec cette œuvre le prix de l'Europoésie au concours littéraire des pays francophones, organisé par la revue Terpsychore, en 1993. Mais la destin de son poème ne s'arrête pas là. Un des plus grands compositeurs roumains actuels, Laurentiu PROFETA, en dégageait toute sa force, le mettant en musique, et Liana LUNGU, compositrice, pianiste, chanteuse, l'interprétait avec sa voix profonde et chaude qui l'a faite remarquer sur différentes scènes en Suisse et en France ainsi que dans son pays.
Ainsi, transformé, enrichi par trois artistes roumains, est né le "Chant à la francophonie" de la Roumanie qui a pris place dans les manuels scolaires de “limba franceza” (langue française), en 1999, appris, chanté et étudié par lycéens de 17 ans. Peu de temps avant, pour la première fois, Bucarest accueillait les travaux de l'organisation de la francophonie au niveau des ministres des affaires étrangères. Près de cinquante pays y étaient représentes. A l'occasion de la clôture de la session, le chant provoque une vibrante émotion dans la salle parmi les délégation étrangères et notamment celle de son président, Boutros BOUTROS-GHALI. L'étonnement le disputait à l'embarras . Personne jusqu'ici n'avait pensé déclarer sa passion à la langue française. L'assistance se demandait comment la Roumanie, tenue si longtemps à l'écart du monde francophone, pouvait lui offrir un aussi bel hommage alors que le français n'est pas sa langue officielle… Dans l'euphorie de la séparation, certains délégués pensèrent même en faire l'hymne international de la francophonie . Après tout, au cours de ce siècle, outre Brancusi et Enescu, la Roumanie n'a-t-elle pas donné L'IONESCO, CIORAN, Panait ISTRATI, Mircea ELIADE, à l'art et à la langue française? Depuis, la proposition est tombée dans l'oubli! Malheureusement, ce merveilleux chant n'est disponible qu'en Roumanie. En l'écoutant, comment ne pas penser à Cioran qui estimait “ ne pas habiter un pays, mais une langue”… “ J'ai cherché mes amis inconnus ” J'ai cherché mes amis inconnus Aux quatre coins du monde Sur cette terre ronde Où le langage n'est plus Source de malentendus, jamais plus. J'ai cherché mes amis inconnus, J'ai mis mon cœur en fête. Le chant de l'alouette Est monté vers les cieux Sur les ailes du violon d'Enesco Et puis l'horizon est petit Un mage au nom de Brancusi Fit s'élever vers l'infini La grande Colonne sans fin de la vie. Voilà pourquoi je monte toujours Voilà pourquoi je cherche l'amour Voilà pourquoi je ne sais pas Préférer la haine à la joie La joie, cette source qui jaillit Du monde de la francophonie J'ai cherché mes amis inconnus De l'Est jusqu'à l'Ouest Et arrivée à Brest J'ai entendu une voix: “Rappelle-toi Barbara! N'oublie pas! N'oublie pas!” Et j'ai su que rien n'est perdu Tant que l'amour existe Dans ce monde parfois triste Où le sourire fleurit ! Sous les larmes de ma pluie, de la pluie. Voilà pourquoi mes chers amis Je garderai à tout jamais Dans le sourire un grain de sel Dans la tristesse un peu de miel Voilà pourquoi j'éclate de rire Sous mes rides prises pour un sourire Voilà pourquoi je chante toujours Alouette au ciel de l'amour. Alouette au large infini Du clair azur francophonie, francophoni e. “Chant à la francophonie” : interprète - Liana LUNGU, musique de Laurentiu PROFETA, poème de Paula ROMANESCU. Producteur: Alcor Edimpex Ltd., Roumanie
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